Ma recherche
Il y a une semaine que je suis rentré d'un voyage dans les Alpes du Tessin. Ma chère amie suisse, Catherine, qui est une thérapeute expérimentée, ma femme Johanna et moi, avons guidé un groupe de personnes pendant une semaine. Le thème était la recherche d'une vision personnelle, nommé aussi « Visionquest ». Pour cela, nous nous sommes servis, entre autres, des images enfouies dans notre for intérieur et du langage des rêves.
Cette période spéciale à la fin de l'été, loin de la civilisation, entouré de montagnes, tout cela favorise les moments forts de l'introspection. Ma recherche personnelle aboutit aux questions fondamentales que je me pose sur les valeurs et le sens de la vie. Je combats ce monde quotidien où tout s'accélère de plus en plus et qui devient superficiel.
Quel est donc le sens de la vie ? Qu'est-ce qu'il y a derrière le monde visible ? Qui suis-je ? Ce sont des questions fondamentales de l'humanité et aussi les miennes.
Je suis convaincu de mon idée existentielle : je suis né dans ce monde pour y vivre ma joie et ma liberté, comme un droit d'exister, même si j'ai eu parfois des petits problèmes à certains moments de ma vie. J'ai compris que l'alcool, les excès et les drogues ne sont rien d'autre que l'expression de la recherche de soi et du désir.
J'ai étudié les symboles et la magie, j'ai eu des contacts avec la franc-maçonnerie et avec les adeptes de Christian Rosenkreuzer, et j'ai suivi le chemin des chamanes, me brûlant les pieds lors de l'épreuve du feu. J'ai aussi participé à la recherche visionnaire. Je suis passé par les tentes de sudation et j'ai appris à faire la différence entre la réalité et les visions. Ces sept dernières années, j'ai travaillé intensivement avec un guide spirituel qui m'a confronté dans mes idées préconçues sur moi-même, me faisant perdre la face en me faisant comprendre ma réalité telle qu'elle est et celle qui se réalisera peut-être.
L'art était mon journal intime, comme un sentier qui mène vers moi-même, comme un remède pour mon âme. Dans mon travail artistique, je me sens fortement attiré, d'une part par des traces qui ont survécu aux siècles dès le tout début de l'humanité, d'autre part par le mystère de la vie et de la mort.
Dans mon atelier, je m'entoure souvent d'agrandissements de croquis de grottes, ceci afin de révéler les émotions cachées.
Quand je travaille sur une nouvelle peinture, il est inévitable de craquer la « surface » pour y faire apparaître l'inconnu et le mystère derrière toute chose. Pour que je sois satisfait de mon travail, il faut qu'il résonne en moi et que mon désir soit touché.
Ma recherche doit m'amener à surmonter mes limites, dans l'art comme dans la vie, pour trouver de plus en plus la liberté, la légèreté et une expression authentique. Souvent, le chemin me semble très difficile et rempli d'obstacles, et parfois, cela coule avec légèreté et allégresse.
D'après toute mon expérience, je peux dire maintenant : ce que je suis, c'est le « silence » ! Comme l'expression de la joie, de la légèreté et de la force, propres à toutes les formes de la vie.
Je n'ai rien trouvé d'autre que ce que je savais déjà dans mon for intérieur et, pour cela, l'art est pour moi le moyen préféré pour exprimer ma passion et ma joie pour la vie même, et les faire naître dans ce monde.
Thomas Hamann - September 2007
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